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Se Relier , Etre et Agir !

Se Relier     ,  Etre    et      Agir  !

Eveiller la capacité individuelle et collective des leaders à répondre aux défis économiques et sociaux du XXI ième siècle

lundi 5 avril 2010

Emergence de l'intelligence collective - une expérience originale vécue le 5 mars à Orléans aux 3ièmes assises du coaching de ICF Centre



  1. Introduction
J’ai été tellement marqué par l’expérience faite ce jour là en animant tout d’abord le world café, puis en animant un atelier d’expérimentation de la théorie U à partir de questions d’exploration issues du world café, que je me suis dit que cela méritait de regarder d’un peu plus près ce qui avait permis une telle émergence. Les quelques lignes qui suivent ne prétendent pas  à l’exhaustivité, ce sont juste l’expression de ce qui me paraît avoir de la valeur un mois après l’événement.

  1. Le World café :  « Que peut-on modéliser à partir des retours d’expérience ? Quels facteurs contribuent à l’émergence de l’IC ? »
-      La préparation : nous avons co-créé le fil rouge avec Philippe Clément en nous parlant 30 minutes au téléphone. C’était agréable, bienveillant, co-créatif et l’articulation et les questions nous sont apparues clairement. En un mot: confiance et complémentarité. Comme « tout est au commencement » je pense que cela a fortement contribué à la fluidité vécue pendant l’atelier.
-      La mise en condition : la veille au soir nous dînions ensemble avec les organisateurs, ce qui nous a permis de nous connecter et de renforcer le lien. Je dormais chez Philippe et Patricia ce qui nous a permis de partager sur nos expériences d’éveil et de méditation ; un pas de plus vers la présence à soi et aux autres. Le matin même, j’ai pris le temps de 15 mn en silence pour me mettre en condition : cela m’a permis d’être vraiment moi.
-      Le cadre et l’accueil : la qualité de l’accueil, la grandeur de la salle, la décoration des tables par l’équipe d’organisation a créé un climat propice au « se sentir bien ensemble  pour un petit voyage dont nous ne savons pas encore où il va nous mener ».
-      La disposition : des tables de 5 avec un hôte et quatre personnes circulant vers d’autres tables à la deuxième question.
-      Les questions : tout à fait simples
                                               -   A quoi reconnaissez-vous que l’intelligence collective se manifeste ?
                                               -   Quels sont les principaux facteurs qui favorisent l’émergence de l’IC ?
Les participants étaient invités à en inscrire un sur un grand post it pour le partager avec les autres tables
-      Mouvement : un rapporteur de chaque table est venu au centre de la salle pour présenter son post it et en même temps faisait le « facteur » pour le grand groupe. Ce mouvement a généré un changement de rythme, chaque rapporteur rebondissant sur ce que le précédent avait présenté, l’animateur n’ayant qu’à laisser faire. Tel un orchestre de Jazz, moment souvent relaté comme indicateur d’une grande connexion et d’une grande fluidité.
-      Représentation projective : les tables ont été ensuite invitées à dessiner « l’émergence » et à compléter leur dessin par une question d’exploration. Cela a donné lieu à des échanges intenses et à un florilège de dessins qui sont rassemblés dans une carte heuristique avec leur question d’exploration

Quelles leçons je tire de cette expérience ?

o     L’importance du climat créé lors des étapes de préparation, par le cadre et par l’accueil
o     Les deux questions ont été puissantes d’abord pour connecter les personnes entre elles à partir de leurs perceptions – passage tête/cœur et tête/corps et le fait de se mettre d’accord sur un facteur a contribué à souder sur un objectif commun. A cela s’ajoute le brassage entre les tables qui contribue fortement à exploiter la diversité des représentations des personnes et à se percevoir comme un tout.
o     La mise en mouvement pour « faire le facteur » et proposer « un facteur » provoque une rupture dans le processus collectif, à la fois la curiosité de voir ce que les autres ont découvert le mouvement physique, le rythme des propositions. Cette mise au diapason du groupe a un effet de résonance et place les personnes au meilleur de leur possibilités de travail en collectif.
o     La représentation projective par le dessin introduit une richesse d’expression symbolique qui permet au groupe de se connecter au niveau du désir et de l’esprit, à prendre au sens de souffle ou dynamique commune. Ainsi peut émerger, c’est le cas de le dire, une représentation visuelle et émotionnelle d’une réalité sous-jacente qui demande à être médiatisée.
o     La question d’exploration m’a paru non seulement très utile pour les ateliers de l’après-midi, mais surtout pour renforcer la dynamique par la conscience de l’inachevé : un dessin ne peut pas tout dire, il n’est qu’une représentation partielle. La question introduit aussi la dynamique de recherche voulue pour cette journée.

  1. L’atelier Théorie U
-      Nous sommes repartis des questions d’exploration issues du matin et chacun a pu se placer par rapport à une de ces questions, ce qui a fait ressortir deux thêmes communs. L’intention était de partit d’une visée d’exploration commune, et les vingt personnes étaient constituées en tant que groupe.
-      En quatre groupes de 5, les personnes ont fait état de situations personnelles liées à ces questions , puis en ont choisi une à explorer. La personne a présenté son histoire, et les autres lui ont renvoyé leurs perceptions par effet miroir (tête, cœur, corps) avec une question qui se posait à chacun. Cette étape est destinée à ancrer les personnes dans leur vécu et à se connecter avec leurs émotions et leur désir. Cela crée l’engagement.
-      Un temps de relaxation, de silence et d’émergence soutenu par quelques questions- technique du journaling où chacun note pour lui les réponses à ces questions, permet de faire naître des intentions de réponses aux questions communes à partir de la situation personnelle de chacun. Ce temps d’émergence permet un va et vient entre le JE et le NOUS, et entre le ICI et MAINTENANT et DEMAIN déjà présent.
-      Le dernier moment est un temps de cristallisation des réponses à partir d’une représentation projective par le dessin. Sans répéter ce qui a été dit plus haut, elle permet là au groupe de concentrer son intelligence collective sur une nouvelle façon d’appréhender la même réalité, ce que les dessins qui sont sortis traduisent bien.

  1. Conclusions 
Si nous regardons maintenant les points communs entre les deux ateliers, je voudrais mettre en évidence les points suivants qui contribuent à l’émergence de l’IC:
-      Partir de l’expérience vécue grâce à des questions portant sur les perceptions positives.
-      Des échanges rythmés dans des espaces de temps courts, ainsi que l’effet de brassage développe l’intensité des échanges et l’engagement des personnes au service de la recherche commune.
-      L’émergence est facilitée par le contact avec le corps : mouvement, changement de climat, relaxation, silence, suivis d’une mise en commun avec écoute profonde.
-      Elévation à un autre niveau de sens et mise en forme d’une nouvelle représentation de la réalité vécue par la représentation projective, aspirée par ce vers quoi le groupe tend.


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